Visibles actuellement, quelques toiles récentes au Salon du Vieux Colombier, Place Saint-Sulpice dans le cadre de l'exposition collective du groupe Arplastix
A la recherche de la lumière.
Prenez un garçon avec une âme de poète, une formation d’architecte, un sixième sens pour la couleur, mélangez. Il en sort un peintre ultrasensible, qui voit dans le monde ce que les autres n’y voient pas toujours et qui le leur montre.
Victor Faccarello a peint pendant 20 ans des fenêtres. Morandi n’a peint que des bouteilles, tous les artistes sont obsessionnels et même ceux qui changent de sujet ne font que poursuivre leur monde intérieur et nous l’offrent.
Donc les fenêtres au début, après ses études aux Beaux-arts, peut être pour s’échapper, mais surtout parce que les fenêtres sont l’œil d’une maison, c’est là que la lumière entre et sort, qu’elle se répand, se difracte, change les couleurs, les volumes et les sensations.
Avec le temps Victor Faccarello a ouvert la fenêtre et lui, l’homme de la ville, est tombé dans le paysage. Là ça a été une découverte pour lui, pour nous aussi. Dans le paysage la lumière est folle !! Elle s’évertue à suivre l’heure, le soleil, les nuages, les reflets…. Pratique pour un peintre un peu obsessionnel, le même paysage devient un autre monde le jour, la nuit, le matin, le soir….
C’est une peinture de la nature, pas de personnages, pas de maison, de route…. Mais une nature forte, puissante, dominatrice, des vallées, des gorges, des rivières. Quand la trace de l’homme existe, elle a été dominée par le temps et les éléments, les pontons des étangs de Sologne tombent en ruine, la mélancolie est là, même la lumière se tait.
Comme chez Monet en son temps, et dans un tout autre style, les tableaux se présentent en séries, le même paysage à des moments différents, la couleur domine et peut arriver à faire oublier le sujet, le passage de la figuration à l’abstraction est subliminal. On ne voit pas un paysage, on est dans la couleur et la lumière.
A voir absolument. Du 11 au 23 septembre à la Galerie 3f, 58 rue des Trois Frères, Paris 18eme.
Michel Cyprien